CYRILBENOIT RAFAËLLECOHEN JÉRÉMYHOFFMANKARP GABRIELMIRÉTÉ
UNE PRODUCTION
JEUX D’OMBRES
ÉCRIT ET RÉALISÉ PAR
GAËTAN ARRONDEAU ET JONATHAN COZZO
Après des révisions intensives, Alexandre et ses amis veulent décompresser. Mais la cohabitation forcée et l’approche de la vie active précipitent les événements : la copine d’Alexandre le laisse en plan et les amitiés au sein du groupe vont être mises à mal.
L’adieu à des amis chers et l’entrée tête la première dans une nouvelle étape de sa
vie sont des thèmes qui nous fascinent. A la fois universels
et terriblement personnels, c’est leur caractère “à vif” que nous avons souhaité retranscrire dans
le court métrage “Courte Accalmie”. Le calme avant la
tempête, la prise de conscience soudaine de cet inconnu qui nous attend, les événements qui
s’accélèrent, la solitude que l’on éprouve, les réactions souvent
contradictoires qui s’en suivent, la façon de les gérer -
Bien plus que pour nos créations précédentes, nous avons ici voulu adopter une vision très naturaliste sur l’ensemble de la production, afin de placer le spectateur au plus proche des personnages, de lui permettre d’intégrer leur groupe très soudé et de pouvoir, en fin de compte, les considérer tous comme des amis de longue date. Nous avons donc privilégié des scènes filmées en plans larges ininterrompus, laissant de fait la place aux acteurs de développer les émotions de leurs personnages et occuper l’espace.
“Courte Accalmie”, c’est aussi la preuve d’un concept : celui du long métrage que nous avons écrit et cherchons à produire, intitulé “Une Dernière Nuit”, traitant et explorant de manière différente et bien plus en profondeur les mêmes thèmes que “Courte Accalmie”. Produire un film est une prise de risque énorme pour les investisseurs et nous désirions montrer que le jeu en vaut la chandelle. Nous avons ainsi choisi d’auto-produire le court métrage, sans aide extérieure, avec nos propres moyens, au demeurant très modestes, appuyés par une campagne de financement participatif sur internet, en prenant ici nous-mêmes, à notre échelle, les risques que l’on demande à quelqu’un d’autre de prendre pour notre long métrage.
De toutes nos réalisations, “Courte Accalmie” est la plus personnelle, nous permettant de partager une expérience commune au travers d’une vision singulière de la jeunesse, ses espoirs et ses attentes.
Gaëtan & Jonathan
Gaëtan et Jonathan se sont rencontrés en 2010 lors de leurs études d’ingénieurs généralistes à Nantes. Leur collaboration artistique a débuté au sein de l’association audiovisuelle de l’école, dure depuis maintenant 6 ans et est à l’origine de nombreux scripts, courts métrages et publicités.
Ils mènent des carrières internationales dans la publicité et la production télévisuelle ; tout d’abord à Bogota en Colombie pour Gaëtan, où il monte un documentaire diffusé sur la chaîne National Geographic. Puis il rejoint Jonathan à Londres qui travaille dans la publicité et réalisait des clips de musique pour de jeunes groupes britanniques. Ensemble, ils réalisent un court métrage pour le Phoenix Cinema, le plus vieux cinéma indépendant de Londres ainsi que “Hotline London”, court métrage d’horreur ayant reçu un succès critique en ligne notable et actuellement en tournée des festivals.
A l’heure actuelle, le duo de réalisateurs se concentre sur leur projet de premier long métrage, “Une Dernière Nuit”, qu’ils souhaitent tourner à Nantes, la ville où tout a commencé.
Scarlett a étudié à l’ESRA de Nice (École Supérieure de Réalisation Audiovisuelle). Après avoir travaillé comme assistante de production sur “Magic in the Moonlight” de Woody Allen, elle a pris le rôle de directrice de production sur le court métrage “Krysalide”, sélectionné à la Samain du Cinéma Fantastique de 2014, puis sur “Jazz Club”, tourné à New York en 2015. En 2015, Scarlett a fondé sa société de production cinématographique, Louve Production, à Monaco, sa ville d’origine.
Cyril Benoit (Personnage d’Alexandre)
Cyril est un acteur volontaire, tenant le rôle principal dans de nombreux courts métrages et séries, mettant à profit ses capacités de polyglotte. Il a joué dans le long métrage “Kids with Guns” réalisé par Anthony Faure mais également différentes pièces de la scène parisienne.
Rafaëlle est une artiste talentueuse et plein de promesses, née à Paris et ayant grandi à Londres. Sa carrière l’a mène vers des horizons aussi variés que le cinéma, la musique et le théâtre. Elle a ainsi été dirigée devant la caméra par Claude Lelouch pour “Salaud on t’aime”. Sur les planches, elle a incarné le rôle principal du “Bal des Vampires” mis en scène par Roman Polanski au Théâtre Mogador et obtenu des rôles dans des pièces telles que “La Belle au Bois Dormant que Veillent les Fées…”, “Kid Manoir” et “Sister Act”. En studio, elle a participé à l’enregistrement d’albums pour Michel Legrand et Alan Menken mais également à du doublage, en prêtant notamment sa voix au rôle principal féminin dans “Le Garçon et la Bête”. Elle apparaîtra dans le prochain long métrage de Disney “La Belle et la Bête”, réalisé par Bill Condon. Enfin, Rafaëlle interprètera cette année le rôle principal féminin dans “Mozart l’Opéra Rock”, mis en scène par Olivier Dahan et François Chouquet, en tournée en Corée du Sud.
Jérémy Hoffman Karp (Personnage de Jérôme)
Jérémy s’est formé au cours Florent et possède un jeu très corporel, mettant à profit ses années de travail en boxe, judo, ski (au niveau professionnel) mais également en danse. Il a tenu le rôle principal dans de nombreux courts métrages dont “F.A.F” réalisé par Florian Moreau en 2012. Sa polyvalence le conduit également à la musique. Il est d’ailleurs le compositeur de “Courte Accalmie”.
Gabriel Mirété (Personnage de Luc)
Gabriel est un acteur très actif, aussi bien sur les planches que devant la caméra. Il a tourné dans de nombreux longs métrages tels que “La Crème de La Crème “ de Kim Chapiron et “United Passions” aux côtés de Gérard Depardieu, Tim Roth et Sam Neil. Il fait partie du collectif de cinéastes Les Parasites, extrêmement présent sur les réseaux sociaux.
L’entrée dans la vie active a été une étape importante de notre vie, c’est une série
de choix, le fruit d’une réflexion pas toujours évidente à
mener et l’un des principaux facteurs de qui nous sommes aujourd’hui. C’est une période au cours de
laquelle on est amené à se poser de plus en plus de
questions, à remettre en cause certaines idées que l’on se fait de nos vies, de
C’est cette phase de transition qui nous intéresse, ce “coming of age” diraient les anglophones : nous l’avons vécu personnellement mais c’est évidemment un sujet universel, dont des traitements existent aussi bien en musique, littérature, au cinéma et ailleurs.
Nous avons ainsi écrit un scénario de long métrage sur ce sujet, intitulé “Une Dernière Nuit”,et pour lequel nous cherchons actuellement des investissements. Dans cette optique, le court métrage “Courte Accalmie” peut être considéré comme un essai à échelle réduite destiné à montrer l’intérêt que suscitera le long métrage et donc convaincre producteurs, distributeurs et investisseurs de prendre part avec nous à l’aventure du film “Une Dernière Nuit”.
Pourquoi avoir choisi de raconter la vie de personnages issus de milieux modestes
voire aisés et à l’avenir assuré ?
Nous aurions tendance à répondre : au contraire ! C’est justement dans l’inattendu d’une telle situation que le drame narratif opère à son paroxysme. Les personnages n’ont a priori aucune raison de se poser de question trop profonde ; mais au moment de la prise de conscience, la chute est d’autant plus dure. Les incertitudes ont été laissées trop longtemps en suspens pour être facilement résolues. Les personnages ne remarquent le mur vers lequel ils foncent tête baissée que lorsqu’il est trop tard pour freiner.
L’histoire de “Courte Accalmie” présente des bases très autobiographiques : avant de nous lancer pleinement dans le cinéma, nous avons mené des études d’ingénieurs en suivant le cursus des classes préparatoires, concours puis école d’ingénieurs. La formation octroyée y est bien sûr d’une très grande qualité mais elle ouvre tellement de portes - professionnellement parlant - que l’on est finalement amené à se poser beaucoup de questions et envisager de nombreux choix de carrières. Et cela, même pour quelqu’un qui optera ensuite pour un travail avec le status d’ingénieur, comme c’est le cas pour la grande majorité des diplômés. Et donc, l’ambiance très relâchée, voire même festive, des premières années d’école s’estompe en dernière année pour laisser place à une phase bien plus introspective devant aboutir à une décision qui va profondément influencer l’ensemble de notre vie active.
Cette remise en question de soi est un pan du cursus ingénieur dont personne ne parle en interne, et encore moins ouvertement. Mais c’est pourtant ce qui se produit pour tout type d’études supérieures, évidemment.
A quel moment la forme du film
Immédiatement, nous savions que nous voulions construire un film choral, dans lequel chaque personnage possèderait un niveau d’importance proche de celui des autres. Le but est en effet de présenter la diversité des points de vue, de montrer qu’il n’existe pas de réponse générale aux questions soulevées par le scénario mais bien une multitude de cas particuliers qui parfois se recoupent en certains aspects.
Une telle narration n’est pas la norme au cinéma : c’est évident, il est beaucoup plus aisé de suivre un unique personnage principal clairement défini cherchant à accomplir un objectif précis qu’un groupe de quatre individus réfléchissant à leur futur. Il devient alors primordial de faire des choix structurels forts pour que le spectateur désire suivre leur histoire avec attention. En cela, limiter la temporalité de la narration à quelques heures seulement exacerbe d’autant plus chaque problème se posant aux personnages puisqu’ils doivent alors le résoudre rapidement.
Afin de garder la concision du medium court métrage,nous avons choisi d’attirer l’attention sur la trame narrative liée à un personnage particulier plus qu’aux autres. Cette décision facilite notamment l’entrée du spectateur dans l’univers du film par une identification rapide à l’un des personnages. Dans notre long métrage, nous emploierons ce même procédé mais chaque personnage ayant droit à son objectif, leur niveau d’importance relative s’équilibre. Bien entendu, tous ces arcs scénaristiques distincts traiteront du même thème global et formeront ainsi un tout riche, intéressant et cohérent.
Et d’ailleurs, bien que l’histoire se déroule au bord de la mer, on éprouve un sentiment d’étouffement et de claustrophobie…
Là aussi, l’effet est voulu : en plus de limiter la temporalité, nous réduisons au plus le nombre de lieux différents dans lesquels le film prend place. Cet enfermement des personnages participe de la tension qui s’installe et monte progressivement au sein d’un cadre présenté initialement comme complètement idyllique. Le premier plan du film nous offre une superbe vue de la Côte d’Azur et pourtant on se retrouver bloqué à l’intérieur jusqu’à l’étouffement. Même les cigales, que l’on entend tout au long du film et qui restent l’unique élément rappelant la dimension estivale du lieu, deviennent menaçantes plus on avance dans le scénario.
C’est d’ailleurs un détail intéressant puisque dans la première version du script, l’histoire ne se déroulait absolument pas au soleil de la mer Méditerranée mais dans une petite maison de Normandie, où une tempête grondait à l’extérieur,empêchant les protagonistes de sortir et créant la montée de tension. Outre les difficultés de reproduire artificiellement une tempête pour la caméra avec un budget très modeste dans l’hypothèse où il n’y en aurait pas durant le tournage en Normandie, nous avons rapidement réalisé que les enjeux dramatiques seraient d’autant plus importants si les personnages avaient la totale liberté de se rendre sur la plage mais décidaient de rester à l’intérieur pour des raisons beaucoup plus personnelles.
Lorsque le film se déroulait sur la côte normande, son titre devait être “Pluie de Printemps”.
Quelles difficultés
La difficulté principale a été de rassembler un budget suffisant pour mettre en images notre vision et en faire une création qui deviendrait en quelques sortes notre carte de visite. Nous avons en effet choisi de mener les rôles aussi bien de réalisateurs que de producteurs afin de rendre indiscutable notre implication sur ce projet, de montrer que nous y croyons profondément et que nous n’avons pas peur de prendre des risques ni de faire des sacrifices pour le mener à bien. Nous savons que nous n’avons pas la carrure ni l’expérience pour faire de même sur un long métrage, qui reste avant tout une entreprise titanesque, et qu’il est donc impératif que quelqu’un prenne en charge la production de notre film “Une Dernière Nuit”. La façon que nous avons choisi pour convaincre une telle personne est de mener à bien le projet de court métrage “Courte Accalmie”.
La majeure partie du budget a ainsi été récoltée par une campagne de financement participatif que nous avons organisée en ligne sur deux mois. Plus de 500 personnes ont été conquises et ont contribué au financement du court métrage. L’un des immenses avantages de cette pratique est que nous possédons de fait l’intégralité des droits sur le court métrage, au sein de notre propre société de production, Jeux d’Ombres.
Comment
Nous recherchions avant tout de jeunes comédiens aux sensibilités proches des nôtres et de celles de nos personnages, ce qui passe donc par un âge similaire, la vingtaine. Nous avons donc lancé nos recherches auprès des écoles de jeu d’acteur présentes à Paris et avons reçu un nombre incroyable de candidatures. Notre colocation de l’époque s’est alors transformée en studio de casting pendant plus d’un mois.
Les cinq acteurs que nous avons sélectionnés pour “Courte Accalmie” nous ont grandement impressionnés par leur compréhension immédiate des enjeux du scénario et des relations entre leurs personnages. Les séances de lecture et répétitions ont toutes apporté leur lot de découvertes et d’amélioration du script.
Sur quel support
Venant de cet univers de cinéastes indépendants émergents depuis les années 2010, nous avons immédiatement adopté le numérique comme la solution la plus adaptée à notre projet : la vitesse d’exécution, la sensibilité du capteur, la possibilité de tourner prise après prise après prise sans pause et donc sans perdre le rythme sont des avantages fabuleux. Le choix d’une Red One associée à des focales fixes Zeiss vieilles de plusieurs décennies a permis d’obtenir des images de grande qualité présentant toutefois un aspect nostalgique très important pour l’histoire “rite de passage”. Mais nous nous considérons cinéastes avant d’être techniciens, si bien que la taille de la caméra ou le support de l’image sont secondaires aux émotions créées par le scénario.
Alexandre
Cyril Benoit
Diane
Rafaëlle Cohen
Jérôme
Jérémy Hoffman Karp
Luc
Gabriel Mirété
Estelle
Anne-Sophie Pons
Scénario, Réalisation, Production
Gaëtan Arrondeau & Jonathan Cozzo
Producteurs Associés
Cédric Dubourdieu, Tony Martin, Julien Morand, Nathalie Sportiello
Directrice de Production
Scarlett Hostein
Directeur de la Photographie
Julien Laurent
Montage
Jonathan Cozzo & Alan Richard
Décors et Accessoires
Julia Luci
Musique Originale
Jérémy Hoffman Karp
Post Production Sonore
Martin Gracineau & Jérémy Halbert
Une Production
En Association avec
Louve Production
Réalisateurs, Producteurs
Gaëtan Arrondeau |
Jonathan Cozzo |
Une Production
Jeux d’Ombres www.jeuxdombres.com
8 bis rue Scribe, 44000 Nantes
Durée : 12 minutes 15 secondes (générique inclus)
Format : DCP (24 fps), ProRes/422/2K
Ratio : 1.85 (flat)
Son : Stéréo
Pays de production : France
Année d’achèvement : 2016
Langue originale : Français
Sous titres disponibles : Anglais, Français